À marée basse j’ôterai mollement le sable collé à ma voute plantaire Alors que le sang et les autres substances formeront des arcs-en-ciel Flottant à la surface de l’eau Au milieu de quartiers d’oranges Le long de la grève Je courrai comme dans mon souvenir De toutes les manières enfantines possibles Le corps ébranlé par un cri colossal Audible par moi seule D’autres pour passer le temps Feront des mobiles argentés avec les os éparpillés du Léviathan Puis du feu et des armes Il n’y aura pas un bruit Une luminosité pâle Et des tombereaux de plumes d’oiseaux marins plantés dans la dune Jamais de vent d’aucune sorte À marée basse sera une expression ancienne Signifiant désormais autre chose Je courrai vers l’île Bras et jambes désarticulés Marionnette gauchement actionnée Enivrée par des senteurs fossiles J’emprunterai le sentier inondable qui se trouvait là Du temps où je rêvais que les plumes colorées Des perruches ondulées que j’enterrais à Segal Devenaient solents spis tourmentins Et qu’ainsi pourvue de voilure L’île prenait le large
Le canot de sauvetage mis aux enchères
fit monter le désir sombre des avides
libérant le pavois
à l’intensité tenue au coeur du coquillage…
N-L
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