
ouvre-toi le ventre amour ventre lourd qui te monte à la gorge égorge cette digue empilement de ruines des villes invisitées où se cognent tes vagues a-mères étripe-toi égorge-toi étrangle-toi la tempête ravageuse amour gavera les artères de ta ville d’échouement d’écume bouillonnante foisonnant de créatures mortes ou suffocantes avec lesquelles amour tu te sustenteras sans apaiser ta faim car faim tu ne ressentiras pas mais tu suffoqueras des suffocations de ta nourriture écume bouillonnante foisonnant de coquilles coupantes sur lesquelles amour tu marcheras pieds nus sans savoir que tu marches à cause de douleurs endormies par cette douleur-ci sur le sol tu rejoindras les créatures marines amour tu nageras sur le flanc sur le dur dans la traîne de leurs convulsions crève-toi les yeux amour arrache-toi la pomme d’apostrophe arrache-toi le cœur essore-le de son sang arrache-toi les seins amour avec tes cheveux filés couds ta vulve couds ta verge couds ta langue attache serrés les doigts de tes mains les uns contre les autres étouffe-toi avec le reste de ta chevelure suffoque amour encore encore et prie la tête dans la boue saline la bouche emplie de boue saline la bouche emplie de pas anciens qui te descendent dans la gorge suivant un rythme martial un deux un deux one two one two eins zwei eins zwei prie déesse tempétueuse amour prie pour son inclémence fais-lui offrande de ton corps rompu de tes organes fibreux amour attendris autrefois par ta main enfantine empoignée à grands coups de cette pierre granitique ramassée sur sillon comme sillon de Talbert à une syllabe près amour attendris à grands coups de pierre à grands coups de pierre ©Encre sur papier de Corinne Freygefond. Sans titre #19, 2021.
Magnifique et vive la passion!!
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