Cinglée par la vitesse du temps

©Claude Cahun – Marcel Moore
c’est étrange cette tristesse
qui naît de ton désir

c’est étrange cette phrase entourée de tout ce blanc
glacial
comme un feu maigre qui ne réchauffe pas
mais rappelle la chaleur
vivre ainsi dans le souvenir de la flamme
pourrait t’aller
seulement ce n’est pas un souvenir
c’est une attente

l’attente une lame passée au feu
qui d’une masse informe fait un corps
brûlant à l’endroit de ses blessures
essentielles blessures 

la tristesse coule de tes yeux
d’entre tes cuisses
au fond de ta gorge
le sel toujours mêlé à l’eau
pour que l’eau existe peut-être
pour que les lèvres y reviennent
assoiffées 
toujours assoiffées après avoir bu

cette tristesse
comme une prémonition
que la solitude approche
qu’elle vient pour toi
et toi seule

tu la vois
à travers les plaies qui te permettent d’y voir
elle piétine les feux résistants



Photographie © Claude Cahun-et Marcel Moore "Aveux non avenus" planche III, photomontage. 

6 commentaires sur “Cinglée par la vitesse du temps

Ajouter un commentaire

Laisser un commentaire

Créez un site ou un blog sur WordPress.com

Retour en haut ↑