Le corps est le pays

L’affreuse sensation
de ne pas me pouvoir là où je me trouve
qui me jette à la rue
et je n’y fais rien qu’idiotement marcher
m’attachant aux visages détachés
à la pâle poésie d’une fleur coincée
dans la fente d’un pavé

l’affreuse sensation
comme n’être qu’élément
sans membres ni conscience
de ne pas vouloir me garder assise
alors que je viens de m’asseoir
vite je me lève
et marche encore marche
sans plus rien regarder
le cœur se traînant
en demandant réponse
en demandant asile

tu ne peux pas l’écrire
le sol ne te tiendra plus
les murs et la nuit même 
auront perdu leur opacité
il y aura bel et bien un lieu charnel 
mais tu ne pourras t’y poser
l’amour viendra alors que tu te seras envolée
devenue trop légère pour qu’une main te happe 
si résolue soit-elle
tu ne peux pas l’écrire
de là où tu te trouveras
commencement et fin seront semblables
le bel entre-deux piégé derrière leurs bords rassemblés

6 commentaires sur “Le corps est le pays

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    1. Ta réflexion me fait remarquer qu’un contraire possible en est : une fin qui ne commence jamais. Ce qui revient a dire la même chose. A deux, aurions-fait un poème tautologique ?
      Sur cette pensée un rien alambiquée, je te souhaite une bonne soirée, Jean-Jacques.

      Aimé par 1 personne

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