©Sophie Calle
si ce n’était pas ça
si ce n’était pas le temps qui passe
si ça ne l’était plus
à cause de nous
qui nous croyons de passage
piétinant cette destination avant d’en rejoindre d’autres
toutes que l’on nomme destinées
mais c’est faux n’est-ce pas
il n’y a que ce temps-là
ce lieu-là
fixes
et rien d’autre
ni la mouvance du début ni celle de la fin
ne sont signes de voyages
entre les deux un éveil tardif
vite le corps qui se campe par automatisme
en position statique de défense
presque toute la surface du corps
presque toute la surface de la tête
si ça n’était pas le temps qui usait
s’il ne l’avait jamais fait
si ce qui nous restait de mouvements
nous apportaient seulement
la preuve désarmante
qu’il est presque impossible d’être
la preuve que nous usons nos vies
à ne vouloir que vivre
un temps donné
Photographies issues de l'ouvrage Parce que…, ©Sophie Calle ©Editions Xavier Barral, 2018.
Très inspirant. Merci.
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Je suis touchée, merci.
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Moi, j’ai toujours peur qu’elle m’emporte cette machine infernale. Merci, Isabelle, de prendre le temps de la parole.
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Emue par ces mots « la preuve que nous usons nos vies à ne vouloir que vivre un temps donné », merci Gabrielle…
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A présent, ce sont les tiens…
Merci de ta présence ici, Marina.
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Tu me gâtes…
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