© Anna Margit
il veut partir
il faut faire vite
il le veut si fort
les yeux s’affolent
ils cherchent pour lui quelque chose
de jamais encore vu
quelque chose de beau
de simple
d’évident
ils butinent dans le jardin
un trésor vite
une merveille
une petite chose toute bête
qui ne finisse pas en isme
avec des lèvres mais pas de langue
ou une langue mais pas de bouche
il veut partir
il faut faire vite
la main s’affole
tremble devant la page
retient non sans mal le stylo-plume
attiré par la fenêtre ouverte
l’infini voyage
loin de la manufacture de papier
la main tremble en écrivant
elle sait qu’il sait
écrire n’est pas un geste
elle pense Peut-être il n’y verra que du feu
regrette aussitôt d’avoir pensé au feu
mais elle ne peut effacer
le corps tout entier s’y oppose
menace de prendre au mot
chaque mot écrit
la main lâche le stylo-plume
qui oublie l’infini voyage sur-le-champ
il veut partir
il faut faire vite
il dit
il y a dans ma tête comme un effondrement
il dit
je ne suis pas moins autre que l’autre
il dit
je suis trop proche du distant
il divague
il faut faire vite
les jambes s’affolent
courent sur un chemin escarpé
où elles comptent qu’il s’essouffle
la mémoire s’affole
il faut faire vite
elle ne sait pas faire ça
Peinture ©Anna Margit , Figure Shouting, 1956, huile sur papier. © collection privée.
Merci pour la référence musicale, qui m’a immédiatement fait remonter le temps ! Il faut dire que j’ai une DeLorean garée dans la rue.
Bonne journée, Isabelle.
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Où le désir devint l’élan. Et l’élan, le mot.
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Oui, et le mot, le sauveur.
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